Principes de nutrition

Principes de nutrition

par J.M.Frécon

La nutrition est un sujet vaste et nébuleux. Le processus d’assimilation est tellement complexe que les approches censées le mieux convenir à notre digestion sont nombreuses et souvent contradictoires. Il faut se rendre à l’évidence, l’alimentation optimale n’existe pas ; elle dépend de chaque personne.

Après avoir beaucoup lu d’ouvrages et d’études scientifiques sur la nutrition, étudié les habitudes alimentaires des centenaires en bonne santé et expérimenté moi-même différents comportements alimentaires et leurs conséquences, je vous présente 7 principes nutritionnels complémentaires et interdépendants.

C’est en expérimentant ces principes que vous découvrirez ceux qui vous conviennent et ce qu’ils vous apportent. Vous découvrirez aussi une façon de vous nourrir qui respecte davantage votre organisme, renforce votre santé et améliore votre potentiel vital. Vous éviterez ainsi un grand nombre de maladies et de désagréments physiques. Comme le dit Brillat-Savarin « Un lit d’hôpital sur deux est occupé par un malade souffrant d’une maladie due à des erreurs alimentaires. »

1. Le principe de sérénité
2. Le principe de mastication
3. Le principe de modération
4. L’index glycémique
5. L’équilibre acido-basique
6. Le principe d’association
7. La flore intestinale
8. Le principe des couleurs

Principe de sérénité
Chacun a pu remarquer combien un repas pris dans la convivialité se digère mieux qu’un repas tendu par une dispute qui vous noue l’estomac, rendant difficile voire impossible toute digestion. Les organes digestifs ont besoin d’être détendus pour bien remplir leur rôle. Le repas devrait être un moment de plaisir, de calme et de sérénité. Le stress modifie la respiration, augmente les moments d’apnée et les tensions responsables de l’apparition et du développement de troubles digestifs : digestion difficile, brûlures d’estomac, remontées acides.
Recommandations :
– Se laver les mains avant de passer à table
– Prendre son temps pour manger
– Manger dans une ambiance calme
– Eviter les conflits
– Pas de télé pendant le repas

Principe de mastication
Le processus de digestion commence dans la bouche. La mastication rend la digestion des aliments plus facile grâce aux enzymes contenues dans la salive. Les particules rendues plus petites traversent ainsi plus facilement et donc plus rapidement le petit et le gros intestin.
Lors du processus de mastication, le cerveau identifie les molécules de nos aliments pour les traiter correctement. Cela favorise l’assimilation, l’élimination et la mobilisation de notre système immunitaire en cas d’agression.
La mastication permet au cerveau d’envoyer un message de satiété à la bouche au lieu d’avoir l’estomac plein pour nous arrêter de manger.
En général, les selles d’une personne en bonne santé qui mastique bien sont sans puanteur et celle-ci n’est pas constipée.
Lorsque la salive n’a pas le temps de faire son travail, la digestion est lourde, lente et accompagnée de fermentations.
Recommandations :
– Diminuer les quantités
– Prendre de petites bouchées
– Bien mastiquer
– Attendre que tout soit liquéfié avant d’avaler
– Insaliver les aliments liquides (soupes, jus de fruits)
– Eviter les aliments mixés

Principe de modération
Le secret de la longévité japonaise fait pâlir de jalousie l’Occident. Les centenaires d’Okinawa sont actifs et en bonne santé durant 97% de leur vie. Leur secret, le Hara Hachi Bu : la sobriété c’est à dire rester toujours légèrement sur sa faim et à ne jamais se resservir. Des études scientifiques ont en effet prouvé que les individus (japonais ou non) ayant un apport en calorie maîtrisé vivaient plus longtemps. Plus qu’une façon de manger, le Hara Hachi Bu est une philosophie.
Recommandations  :
– Manger à 80% de sa faim
– Ne jamais se resservir
– Prendre des soupes au miso
– Consommer les aliments naturels non transformés
– Peu de sucres rapides
– Peu de viande
– Faire de l’exercice physique

Principe de l’index glycémique
La glycémie est la quantité de sucre présente dans l’organisme. Lorsque l’on consomme des glucides, le taux de glycémie augmente. Pour réguler la fonction métabolique, le pancréas secrète alors l’insuline, une hormone qui permet de diminuer le taux de sucre dans le sang et de rétablir un taux normal (environ 1 g/l).
Chaque aliment peut être classé suivant son index glycémique c’est à dire sa capacité à augmenter la glycémie après sa consommation. Lorsqu’un aliment possède un index glycémique élevé, le pancréas fabrique une quantité importante d’insuline ce qui provoque alors dans l’organisme une baisse brutale de la glycémie. Cela entraîne alors ces fameuses hypoglycémies de fin de matinée dont les symptômes sont une impression de faiblesse, des vertiges, des sueurs froides et parfois des palpitations.
A long terme, la consommation régulière d’aliments à fort index glycémique épuise le pancréas qui se dérègle et secrète des doses excessives d’insuline, ce qui favorise la constitution anormale de graisses de réserve.
Recommandations  :
Privilégier les aliments à index glycémique peu élevé : fruits, végétaux, céréales complètes, légumineuses, pain intégral,…
Eviter les aliments à fort index glycémique : produits sucrés et céréales raffinées (sucre, friandises, sodas, gâteaux, confiture, farines blanches, baguette, riz blanc, pommes de terre),…
Vous pouvez trouvez des tableaux détaillés sur Internet.

L’équilibre acido-basique
En observant la vie, on s’aperçoit que deux forces opposées et complémentaires sont en perpétuelle lutte et que la recherche de l’équilibre entre ces deux forces est la base même de la vie. L’équilibre acido-basique est une notion fondamentale qui fait partie de l’hygiène de notre vie quotidienne. Un organisme en bonne santé a un pH urinaire d’environ 7.
Dans notre civilisation moderne, la tendance à l’acidification est générale : mode de vie sédentaire, pensées et émotions négatives, fatigue, mauvaises habitudes alimentaires et excès en tous gens favorisent cette acidification de l’organisme.
La liste des maux engendrés par cet excès d’acidité est interminable : déminéralisation, douleurs articulaires, problèmes de peau et de digestion, bronchites, maux de tête, baisse du système immunitaire, démangeaisons anales, manque d’énergie, nervosité, dépressions,…
Recommandations  :
– Equilibrer la consommation des aliments alcalins (70%) et acides/acidifiants (30%)
– Eviter le sucre
– Diminuer les produits laitiers
– Appliquer les principes d’association et de mastication qui rendent les aliments plus alcalins
– Améliorer sa qualité de vie en s’interrogeant sur le sens de la vie et de la maladie.
– S’oxygéner par la respiration, la marche et l’exercice physique
– Consommer certains produits naturels alcanisants

Le principe d’association
La digestion se fait dans un pH qui dépend des aliments ingérés. C’est pour cette raison que certaines associations alimentaires perturbent l’équilibre acido basique et donc la digestion. Par exemple la digestion des féculents et hydrates de carbone se fait en milieu basique (pH 7 à 9), celle des protéines dans un milieu très acide (pH 2 à 4).
Recommandations :
– Associer protéines et légumes ou féculents et légumes. Par exemple : pâtes + légumes et non au parmesan, riz + ratatouille, salade + fromage, viande/poisson + légumes, sandwich jambon
– Ne pas associer protéines animales et féculents
– Privilégiez les protéines végétales comme les graines et les légumineuses.
– Consommer les fruits seuls loin des repas, JAMAIS pendant un repas, ni en fin de repas (totalement incompatible).
– Le citron, le vinaigre, la tomate et le vin sont incompatibles avec les féculents mais compatibles avec les protéines.
– Le mélange viande + produits laitiers est désastreux ainsi que le mélange viande + féculents (steak frites)
– Eviter les repas féculents (riz, pomme de terre) suivi d’un dessert sucré.
– Eviter le pain et les produits laitiers
Liste des aliments
Aliments acides : Protéines animales (viande, charcuterie, poisson, fromage), féculents (pâtes, pain, riz, lentilles), gâteaux, cacahuètes, pistaches, noix, oranges, sucre, café.
Aliments basiques : Légumes, fruits, pomme de terre, figues sèches, raisin sec, noisettes, noix, graines, soja, vin rouge, café, thé, jus de citron, miel.

La flore intestinale
Avec environ 100 000 milliards de bactéries la flore intestinale possède dix fois plus de cellules que la totalité de l’être humain. Une bonne flore intestinale est souvent synonyme d’une bonne santé puisque les trois quarts de nos cellules immunitaires se trouvent dans l’intestin. Les bactéries bénéfiques présentes dans l’intestin s’appellent probiotiques. Leur rôle est d’aider à la digestion, neutraliser les produits toxiques, renforcer le système immunitaire pour nous protéger des bactéries pathogènes et des mycoses. Consommés régulièrement, les probiotiques contribuent à prévenir les risques de maladie.
Le déséquilibre de la flore intestinale peut-être à l’origine de nombreux désagréments : ventre ballonné, constipation, diarrhée, mauvaise haleine, mycose intestinales, fatigue et mauvais sommeil.
Recommandations :
– Appliquer les principes de mastication et d’association.
– Consommer levure de bière, choucroute, miso qui contiennent des probiotiques
– Prendre des fruits et légumes verts qui favorisent le développement des souches probiotiques
– Consommer de l’argile verte, charbon végétal
– Limiter les antibiotiques
– Prendre des ferments lactiques (Lactibiane par exemple) qui permettent à recoloniser la flore intestinale

Principe des couleurs
La diététique chinoise basée sur les principes de la Médecine traditionnelle Chinoise a établi un système diététique empirique qui permet de traiter efficacement l’énergie des organes grâce à divers facteurs : la nature, la saveur et la couleur des aliments. Chaque couleur correspond à un colorant naturel qui possède une action particulière pour combattre la maladie. La couleur d’un aliment révèle son potentiel thérapeutique et ses qualités nutritionnelles. Il est donc possible de rétablir l’harmonie dans notre organisme en favorisant des aliments d’une certaine couleur ou en éliminant des excès déséquilibrants. La clé demeure toujours la variété des 5 couleurs : blanc, bleu/noir, jaune/orangé, rouge, vert.
– Le BLANC est associé aux poumons et au gros intestin. La constipation, la fatigue et la tristesse affectent souvent ceux qui en font l’excès. Il est cependant essentiel à la survie par ses qualités nutritives. Sources : produits laitiers, tofu, haricots blancs, poulet, concombre, céréales (farine, riz, orge, etc.), pâtes alimentaires, noix de coco, poire,…
– Le BLEU et le NOIR sont deux couleurs associées aux reins et à la vessie, qu’elles tonifient. Elles sont utiles aux éternels craintifs, aux convalescents et à ceux qui ont besoin d’un remontant. Sources : pruneaux, raisins, bleus, bleuets, algues, sésame ou olives mûres, champignons noirs, haricots noirs, seigle noir, riz sauvage,…
– Le JAUNE s’associe à l’estomac et la rate. Il se rallie à la famille des orangé et brunâtre. Il est très présent dans les aliments ainsi colorés. Par sa neutralité, il possède un rôle de régulation et de stabilisation. Sources : fruits (banane, pêche, citron, orange, abricot, mangue, cantaloup, etc.), maïs, carotte, navet, pomme de terre jaune, céréales entières (millet, amarante,…).
– Le ROUGE est associé au cœur et à l’intestin grêle. Cette couleur puissante et tonifiante favorise, entre autres, une bonne circulation sanguine. En excès, elle peut causer palpitations, haute pression et excitabilité. Sources : viandes rouges, tomate, betterave, chou rouge, haricot rouges, cerise, fraise, poivron rouge oignon rouge, paprika,…
– Le VERT influence la vésicule biliaire et le foie. Le foie possède de multiples fonctions dont les répercussions se font sentir sur l’ensemble des organes. Le vert stimule l’énergie de tout le corps, l’état psychique, la performance sexuelle, la digestion. Sources : légumes verts, germinations, lime, kiwi, fines herbes, lentilles vertes, pois verts cassés,…
Recommandations :
– Varier et harmoniser les couleurs des aliments dans son assiette.
– Prendre des légumes et des fruits de saison.