Celle qui flippait encore un peu

Ouch, difficile de lâcher totalement prise et de se détendre complètement. Difficile de respirer et de se mettre en mode chamallow quand on entend de grands « Paf » et de petits « Poc » tout autour de soi.

Marche à l’aveugle. 2 inspir’, 5 expir’. puis 2 inspir’, 7 expir’. puis 9 … Ok, je gère pas trop mal. Allez! On corse l’affaire, sinon ce n’est pas drôle. La moitié du groupe marche à reculons, l’autre moitié reste les yeux fermés en continuant sa marche respiratoire. Allez, on passe à 5 inspir’, 2 expir’. Puis 7 inspir’, 2 expir’ … Heu! Je rappelle que je suis fumeuse, je suis en apnée à partir du 5ème inspir’. Du coup, fatalement, lorsque l’on passe à 9, puis à 11 (!!!) je glousse un peu. Difficile de ne pas se crisper en sachant que  l’on va fatalement percuter les collègues.

Trop facile! On passe à « tout le monde ferme les yeux, ouvre les bras en ailes d’avion, et marche normalement au rythme du souffle qui lui convient ». Ouch, je ne peux pas m’empêcher de me crisper, tellement les collisions avec les autres marcheurs sont violentes ! Je suis régulièrement éjectée en arrière, dans un « Ouffff » sonore. Du coup, je me marre. Et j’entends Clément qui en fait de même. Je reconnais aussi le rire étouffé de Jean Marie. Du coup, ça le motive à corser encore un peu plus … Si, si, c’est possible. Jamais à cours d’idée c’t’homme là ! Il prend ce qui lui tombe sous la main, et donne des coups sur nos têtes, nos ventres, nos fesses. Une envolée de « Paf », de « Pfffff », de « Poc » et de « Gnnnn » envahissent la pièce. Et on est censé rester zen, détendu, et ne pas appréhender ni l’objet dont il va se servir, ni l’endroit où il va te toucher. Bon, il choisit des objets en mousse qui font « Pooouf » dans les ventres, des raquettes de tennis, qui font des « Booong » sur les têtes. On entend quelques râles et des rires. La séance commence bien, tout le monde à l’air de vouloir s’amuser ce soir. J’aiiime !

Bah voyons! Maintenant qu’on est bien en forme et détendus, on va se marcher dessus ! Je n’aime pas cet exercice. On se sort difficilement de la peur de faire mal à l’autre ou de lui marcher là où il ne faut pas, là où on va voir sur son visage que la pression est pénible. C’est bien souvent une idée reçue, car lorsque l’on fait attention, et si l’autre est vraiment détendu, le pied s’enfonce juste dans le ventre et le partenaire sort son souffle comme un ballon qui se dégonfle.  Finalement, c’est même assez sympa. Le bruit de l’air qui sort donne des sons très intéressants, souvent drôles et en ce qui me concerne, hilarants. En effet, à chaque passage, ce sont des râles sonores qui sortent de ma bouche, tellement improbables que je finis, encore une fois, morte de rire ! Beaucoup de têtes se retournent régulièrement pour se moquer de mes bruits et, en absorbant un peu de mon rire, rire à leur tour.

Jean Marie, t’arrête de te servir de moi comme euphorisant d’ambiance s’te plait ? Non mais !!!

Quelques exercices de saut. Des kangourous poursuivent d’autres kangourous, des lapins chassent d’autres lapins, qui se transforment rapidement en grenouilles … Quel zoo, quelle poilade !

Encore une fois, même si c’est bien évidemment un peu physique, je n’ai pas l’impression d’avoir fait du sport. Je l’ai toujours en horreur. Mais bien l’impression de sentir que mon corps accepte de mieux en mieux les torsions, qu’il gagne en souplesse et en résistance et que mes muscles ne tremblent plus lorsque je les sollicite.

Retour à la maison. Défoulée.

4 commentaire sur “Celle qui flippait encore un peu

  1. Chère Globuline,
    Au début de ma lecture de tous ces épisodes, je me suis vraiment étonné du torrent de sensations que tu avais vécu, dans des cours dont je crois avoir reconnu certains. Aurais-je pu, ou dû, en tant que partenaire, ressentir quelque chose de particulier, être plus observateur ou à l’écoute, me douter de quelque chose? Vais-je travailler différemment avec toi du fait de t’avoir lue?
    La réponse qui m’est venue pour ma part est : pas du tout! Ce n’est pas de l’indifférence, du nombrilisme ou de la commisération, juste la logique même de l’espace d’interaction brute et sans jugement qu’est le cours de systema, qui nous apporte à tous des bienfaits spectaculaires ou mystérieux.
    Au plaisir de te lire,
    Xavier

    • Whahou. Encourageant, émouvant et sincère. Exactement ce dont j’avais besoin !!!
      Merci, et à très bientot, partner ! ;)

  2. salut globuline,
    une petite critique constructive.
    j’ai lu toutes les chroniques et tous ce que tu as bien voulu écrire sur toi, pour comprendre ce que tu ressent.
    Je pense que toutes ces émotions que tu découvre c’est tous simplement la pratique d’une activité physique que tu na jamais pratiqué. C’est une barrière psychologique que les femme ce créer a l’adolescence sur la pratique d’un sport.
    Oh je l’ ai dit SPORT vilain mot NON
    ceux que tu ressent avec la pratique de cet art martial, tu peux le ressentir avec n’import qu’elle autre sport.
    car tous les sports apportent :
    du bien être émotionnel ( anxiété, stress, fatigue et traite la dépression)
    perception de soi même ( estime de soi )
    bien être physique ( état de sante, douleur )
    bien être perçu (sens a sa vie )
    tous cela pour te dire, tu as choisis cet art martial car tu connaissez quelqu’un que tu estimer et qui te donner confiance qui pratiqué, mais mémé si un jour tu ne veux plus faire ce sport !
    ne lâche rien, continue, fait en un autre, cela te donneras toujours entière satisfaction aussi bien physiquement que moralement.
    voila, je suis prof d’art martiaux depuis plus de 10 ans et pratique depuis 25 ans.
    continue à écrire car ces super

    • Coucou !
      Merci pour la pertinente analyse !
      J’ai enfin trouvé le moyen de prendre mon pied dans une activité physique, c’est assez incroyable !
      Mais de là à avoir la curiosité d’en essayer d’autres, ou ne serait-ce que l’éventualité d’en changer, ça, c’est pas gagné !!! :D :D :D
      Bizoo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *