Celle qui ne se dégonflait pas

Ménage, lessive, y’a du boulot ! J’essaye de ne pas penser à ce soir. Il est hors de question que je me dégonfle. Mais bon ! Jean Marie, absent ! Mathieu, absent ! Charles, absent ! Difficile sans mes piliers d’accueillir le cours d’Olivier avec plaisir … Bonjour ma peur du regard des autres !

Vacances scolaires. Il y a des chances pour qu’Aude ne soit pas là non plus … Et si je n’y allais pas ? J’ai tellement de choses à faire, je n’ai pas vraiment le temps de passer ma soirée dehors en fait. Bon ! Je verrais tout à l’heure, mais effectivement, j’ai quand même plus important à faire que me mettre la pression et me mettre au défi de me présenter pour un cours qui ne va peut-être pas me plaire … Moui, je crois que ce ne serait pas raisonnable. J’irai la semaine prochaine !

18h. Pourquoi le regard des autres serait-il plus important que me mettre au défi d’aller au cours ? C’est marrant, je m’habille instinctivement, je mets un caleçon fluide et mon tee-shirt Systema, comme un automate. Quelles chaussettes je mets ? Je souris. Ok, mes piliers ne seront pas là … Mais Clément, Daniel, Paul-Etienne … C’est marrant, j’ai envie de les voir.

Bon, ma fille, te voilà conditionnée pour 3 nouveaux défis :
Accepter ta légitimité dans le groupe,
Te montrer à un inconnu en sachant que si tu as fait confiance à Jean Marie parce que Mathieu le faisait, il doit en être de même pour Olivier, avec la caution de Jean Marie,
Que tu es assez grande pour assumer sans chaperon, sans garde-fou.
Allez ma fille, en route !

Je suis devant l’école. Je fais le code, le cœur bloqué à 200. Pourtant, j’ai bien respiré sur tout le chemin… Ok, je rentre. Je vois qu’Olivier est là, je le reconnais grâce aux vidéos du site. Bam-Bam-Bam … quelle pression ! Bonjour Olivier … Stéphanie … Enchantée aussi … Je suis … Non, je ne lui dis pas qui je suis, je n’ai pas à me justifier.

Je m’assoie dans un coin, comme d’hab, et je respire pour calmer mon cœur. Je joins mes pieds et je me balance. Il y a un trampoline dans un coin. Il m’attire. Je m’en approche et monte discrètement dessus. Je commence à sautiller mais il grince terriblement, je m’arrête et m’assoie dessus pour ne pas déranger les premiers arrivants qui ont commencé à s’échauffer. Olivier s’approche de moi en souriant : « Tu fais l’oiseau sur la branche ? ». Et là, son regard change, j’y vois de la malice, je suis sûre qu’il vient de comprendre qui je suis … Stéphanie « la coachée », celle qui …

Début du cours. Daniel est là, et me fait des clins d’œil car il semble voir que je suis un peu crispée. Je lui souris et cela me rassure. On marche sur 2 respirations. Puis sur 3, sur 5, sur 7 … Pas de souci, je l’ai fait en venant ça. Je gère ! Puis on accélère, puis on se rencontre, puis on se cogne … Aie, je suis bonne pour un bleu à l’épaule demain, j’ai tapé un peu fort (j’ai volé contre le mur d’ailleurs).
J’adore ces exercices de « force », je me sens légère comme une plume, j’ai l’impression de faire 40 kilos ! C’est plaisant pour une femme ça !

Exercices au sol. On se marre comme des mômes. Mais j’ai quand même peur qu’Olivier pense que je ne prends pas ça au sérieux, alors je soupire et je toussote pour me calmer. Mais Olivier sourit, et je fais les 2 exercices suivants avec lui. C’est étrange, il est totalement différent de Jean Marie et pourtant, il a les mêmes expressions, la même façon de parler, les mêmes intonations, il n’y a que le son de sa voix qui est différent. Et dans ces yeux, une malice et une bienveillance que je reconnais. Ces deux-là sont en fusion, c’est impressionnant !

Nous voilà aux exercices d’esquive. Nous sommes au sol, l’autre doit chercher à nous attraper pour nous plaquer à terre. Il faut éviter la prise ou s’en défaire sans forcer. La vache, il est dur celui là !!! J’esquive, je glisse, je tape le sol dans mes fuites, je cogne mes genoux, je m’explose un sein, je me tords le bras. Chuuut, tu n’as pas mal, respire, Pff, Pff, Pff! Dur, dur ! Et pourtant, même en me sentant bloquée, je n’ai pas peur. Emportée par le côté ludique qu’à pris l’exercice, j’agrandis mes mouvements, je glisse rapidement au sol, je pars en avant, en arrière … je m’éclate ! Jusqu’à ce que mon partenaire me plaque au sol, dans un grand BOOM qui résonne dans la pièce. Certains l’entendent et se retournent. Ce n’est rien, c’est juste ma tête qui a fait un bisou au sol ! Hi hi hi … Je suis sonnée en fait. Ouf, fin de l’exercice, la grosse caisse qui tape dans ma tête va prendre le temps de se calmer. Et oui, tout va bien, on y retourne !

Fin du cours. J’ai mal partout mais je suis tellement fière de moi !!!

Retour à la maison. Ca me fait drôle de rentrer sans Charles. J’aime bien notre débriefing métropolitain. Avoir un moment de partage avec un partenaire, cela permet de redescendre tout doucement, du tout possible vers la vraie vie. En attendant de les fusionner pour une belle harmonie de vie.

Vivement la semaine prochaine.

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