Celle qui rentrait chez elle

Les cours ont repris depuis quelques temps, et je me rends compte que le plaisir, malgré la coupure est toujours intact.
Bien sur, après 2 stages intensifs, le cours paraît plus « bon enfant », un peu trop court, et il est difficile de se contenter d’un bonbon lorsqu’on a goûté à la valse des desserts.
Mais un petit bonbon, dans une boite à surprise dont Jean Marie a le secret, ça reste bel et bien un délice.
Des exercices sucrés, d’autres acidulés, des fondants, des croquants, des acides, des piquants, des plus forts, des plus durs …
Et mes partenaires, mes camarades.
Quel bonheur de retrouver mes complices du Vercors, Alexei et Daniel, dans les bras desquels je me suis jetée dès que je les ai aperçus. Quelle joie de revoir les sourires de Louis, Samuel, Xavier, Sacha, Larbi, ma douce Aude, Mathieu et les autres. Les absents me manquent étrangement. Les regards complices de Charles, Vincent, Clément, Paul-Etienne ou Dilnara. Mais les nouveaux m’inspirent. Surtout ceux qui n’en sont pas vraiment, comme Mickael, mon complice vendéen, et Estelle, ma future partenaire des Cévennes que j’ai loupée au Portugal.

Mon premier cours a été laborieux. Je me sentais clairement rouillée.
Ce qui est impressionnant avec le Systema, c’est qu’il n’y a aucune technique à proprement parler, et pas réellement d’acquis non plus tant qu’on est pas totalement dans l’abandon de ses tensions, dans l’absence du besoin de compréhension et de bien faire.
L’exercice trouve sa place dans l’instant, dans le ressenti du moment.
Si bien que régulièrement, ce que vous avez facilement réussi à faire jusqu’à présent, semble se présenter pour la première fois.
C’est déstabilisant et passablement énervant.
Mais quand à force de patience, et surtout, de lâcher prise, la magie opère et que l’action souhaitée se produit, alors c’est comme une première fois, comme une nouvelle victoire, un nouvel émerveillement, une nouvelle satisfaction, une confiance et une fierté de soi retrouvée ….

Non, la magie ne s’éteint pas.
Elle pâlit, elle faiblit, comparée à l’intensité des camps d’été, mais l’ambiance y est aussi plus feutrée, plus familière, plus intemporelle, et plus durable.
J’ai vécu 24h sur 24, pendant 5 jours avec des gens qui ont partagé un rythme de 100 à l’heure.
Ici, je vis chaque semaine, sur la durée, une ballade et un parcours tout aussi incroyable, équilibrant et sincère.

Certains exercices me reviennent en mémoire et je m’amuse de constater que j’arrive à les reproduire ou non. D’autres ne me plaisent toujours pas, et je râle rien qu’à leur évocation. Et des petits nouveaux viennent pimenter le tout dans une émulsion, lisse, douce, prête à être étalée sur toute cette nouvelle année.

Les minutes passent plus vite, les sourires sont chaque fois plus francs, les exercices chaque fois plus fluides. On ose montrer qu’on y arrive, on ose dire qu’on ne comprend pas la démonstration, on ose choisir son partenaire, sans aucune appréhension avec les nouveaux.

Ces nouveaux qui découvrent le groupe, son fonctionnement et sa quasi osmose.
Ces nouveaux qui écoutent les interventions du cercle de parole en se demandant quoi dire quand vient leur tour.
Ces nouveaux qui sentent qu’ils vont probablement revenir parce qu’ils sentent que des choses vont se passer.
Ces nouveaux à qui on véhicule l’envie de revenir et d’appartenir à cette évidence.

C’est flatteur, enrichissant et jouissif.
J’aime mon groupe. J’aime mes cours du Mercredi.
Et j’aime l’idée que même si je risque de ne pas pouvoir venir aussi régulièrement qu’avant, j’ai aussi gagner la possibilité de venir librement, à mon rythme, et de pouvoir « rattraper » mes envies dans les autres cours des autres jours.
J’irais embêter mon grand frère Clément un de ces mardis, j’irais faire coucou à Yoann un de ces samedis, je retrouverai Olivier un de ces vendredis.
Et je pousserai même sûrement cette liberté jusqu’à m’aventurer à Sèvres, me frotter à Mathieu et Charles …

Des groupes, une équipe, presque une famille. Et un globule qui se ballade, butine, et se délecte de pouvoir compter le Systema dans ses nouvelles libertés.

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