Celle qui n’avait plus envie

Je vois bien depuis quelques mois que je suis moins motivée.

Chaque semaine, c’est devenu la même histoire.
Dès le mercredi matin, à quelques heures du cours, j’appréhende.
Est-ce que la marche à l’aveugle et des exercices de connexion m’attendent ?
Ou quelques couteaux ou batons qui me feront regretter d’être venue rien qu’en les apercevant dans un coin de la pièce ?
J’en ai marre de me dire chaque mercredi : « Chier, y’a Systema ce soir … »
J’en ai marre, de ne plus avoir de plaisir à m’y rendre, de ne plus courir pour y aller, de ne plus siffloter en rentrant …
Au contraire, je freine des 4 fers à l’idée de sortir de chez moi et de traverser Paris, lorsque je n’ai pas d’excuse, ou que j’utilise celle toute trouvée de vouloir passer du temps avec l’Homme, une semaine sur 2. Potentiellement, je ne suis plus disponible que 2 mercredis par mois. Ce qui n’est clairement pas la mer à boire lorsqu’on est sensé trépigner d’impatience à l’idée de pratiquer une activité que l’on affectionne tout particulièrement !
Lorsque je me décide à bouger mes fesses et à me rendre au gymnase, je bougonne en m’habillant chaudement, car je sais d’avance que je vais avoir froid dehors, pour bien évidemment crever de chaud dans le métro, arriver avec le nez qui coule, l’œil humide et le front renfrogné, et finalement transpirer sur place et rentrer transie, courbaturée de partout, crispée par le froid de la nuit et de mes mains accrochés à mes gants dans le fin fond de mes poches.

En découle alors cette question récurrente qui me prend la tête :
– Peut-on considérer que l’on aime encore quelque chose quand cela devient une contrainte et au delà de ce qu’il m’a apporté, au-delà de ce qu’il a fait de moi, est-ce que j’aime vraiment le Systema ?

Je crois que le Systema est en train de redevenir petit à petit ce qu’il était avant que je ne le découvre, et qui me déplaisait tant … du Sport !
Chaque jour, à chaque cours, je retourne ce constat dans tous les sens, mais il me revient à chaque fois en pleine face.
J’exclus les stages. La proximité des participants, l’échange journalier, le mélange des exercices au fur et à mesure de la journée sont un contexte totalement différent des cours.
Si durant les stages, j’appréhende d’une demi journée à l’autre les exercices qui vont me tomber dessus, je n’ai pas une semaine entre deux sessions pour me monter le bourrichon et trouver une bonne excuse bien bidon pour ne pas y aller …

J’aime m’amuser, j’aime être surprise, j’aime partager.
Mais le coté martial, le côté sportif … Rien à faire, ça recommence à me gonfler !
Et s’il y a bien une chose que je redoute, c’est de me lasser, de me dégouter du Systema.
Je refuse de le rejeter en bloc.
Mais je refuse également de le subir et de me forcer.
Me voici donc dans l’impasse …

Je ne pourrais pas indéfiniment faire semblant. Je ne pourrais pas continuer longtemps à éviter la question et à me laisser porter au gré de mes envies, et surtout de mes non-envies. Je ne pourrais pas rester touriste, passive, à attendre que la réponse, que la solution, s’impose d’elle même.

Je sais bien que je me suis engagée à faire un cours par semaine pour « chroniquer », que je suis sensée être présente pour vivre toutes les émotions possibles et imaginables, que je dois garder un rythme moyen pour ne pas m’exclure de la discipline qui m’a tant apporté jusqu’à maintenant…Je le sais ça !!!
Et j’aime écrire ! J’aime en parler ! Mais je m’essouffle ! Même sortir une chronique par semaine devient difficile. Je me retrouve de plus en plus souvent devant une page blanche. Avoir cette terrible impression de n’avoir plus rien à dire, d’avoir tout dit, et surtout, d’avoir envie de parler d’autre chose, de tout autre chose, quand je le désire, sans obligation …

Et si Globuline avait maintenant d’autres ambitions que de parler exclusivement du Systema ?
Si je voulais élargir le champs d’expression, la zone d’inspiration, me servir de ce que j’ai appris certes, de ma découverte de moi-même et de mon cheminement bien sur, mais faire un peu évoluer le concept.
Serait-ce trahir Jean-Marie et Global Systema que de vouloir parler de la vie, de l’environnement, de choses et d’autres qui m’apparaissent comme de nouvelles visions positives et engageantes de la vie, qui ne seraient finalement que le résultat de mon évolution, de ce que le Systema m’a apporté, sans que cela soit incompatible avec la chronique ? Doit-elle obligatoirement être liée au Systema pour qu’elle ait un sens ?
Le Systema est la base de ce qui m’a redonné envie d’écrire, mais peut-il rester éternellement la seule source ? Une source intarissable dans laquelle je me sens de plus en plus enfermée ?

Une seule évidence m’apparaît en ressassant ces questions.
Apres tout, c’est bel et bien le Systema et son environnement qui m’amènent à avoir ces envies aujourd’hui, c’est bien le Systema qui m’amène à vouloir explorer d’autres sujets qui me sont chers, d’autres horizons tous neufs et tellement palpitants.
C’est bien ce que le Systema a fait de moi qui me permet de me rebeller contre le contrat de base, cela même qui m’a redonné l’envie d’écrire et aujourd’hui, de me consacrer plus intensément à l’écriture.
Je veux écrire en dehors de la chronique. Et je veux vivre et exister en dehors du Systema.
Je veux avoir du temps pour moi, pour mes recherches, pour commencer mon livre et trouver une activité, un métier, qui soit totalement en phase avec ce que je suis devenue.
Et je veux pour autant laisser Globuline s’amuser, s’exprimer, partager ses mots, ses émotions et ses ressentis.

Hier, Globuline a grandi dans les frontières du Systema.
Aujourd’hui, Globuline agrandit les frontières de son inspiration.

14 commentaire sur “Celle qui n’avait plus envie

  1. Tu as mis du systema dans ta vie , que de plus juste que de mettre de la vie dans ton systema !

  2. Salut !

    J’ai trouver la mise en lumière de tes doutes très touchant, notamment car j’y ai ressenti un écho à mes propres doutes passer sur un autre sujet.

    Je pense que tu as surtout besoin de recul, en très peu de temps par rapport à l’échelle de ta vie, tu as vécu beaucoup de bouleversement, révélation, révolution etc.

    Certes dans le bon sens du terme, mais malgré tout ton être peu avoir besoin de se retrouver dans sa nouvelle peau. Histoire de poser tes nouvelles base, cela peu être compliquer si en plus de ça les vieux démons du passé te tire par la manche pour te replonger dans ce qui le plombait autrefois. Que tu pratique ou pas, c’est dans l’attitude mentale ou spirituel on peut appeler ça comme on veux que la différence sera faite.

    Pour rejoindre ce que dit Lionel tu as peut être besoin de mettre des couleurs dans ce que tu fait. On a un peu trop souvent l’habitude de recevoir de manière passive, mais entre marcher jusqu’à un arbre pour prendre son fruit, et le faire en conscience et avec plaisir, ça ne nous apporte pas du tout les mêmes choses :)

    • Et je me réponds à moi-même pour m’excuser, j’ai oublié de passé par la case correcteur orthographique… désolé pour les fautes ! ^^ »

  3. Je viens de découvrir ton parcours dans le Systema, et je m’y suis assez reconnu. Y compris jusqu’à ton détachement, décrit dans cette page.
    Personnellement, je m’en suis détaché pour les raisons suivantes :
    Aspect sectaire : Dans l’existence de gourous, fortement tarifés pour des stages. Parfois à la limite de l’escroquerie intellectuelle. Voir sur Youtube les vidéos où Starov fait tomber un homme à distance, ou Riabko qui dégomme un par un les volontaires d’un puissant coup de poing au plexus. N’importe qui, du même poids cognant dans cette zone là, produirait le même effet. Pour avoir participé à un stage, j’ai pu voir et sentir les phénomènes de groupe, cette connivence servile envers le ‘sachant’.
    Aspect militariste. Sans pour autant être une règle impérative, le port et la fréquence du treillis, sous couvert de résistance du vêtement et de faible coût, n’est quand même pas neutre en terme d’image et de projection identitaire.
    Aspect magique et irrationnel : Notre prof faisait l’imposition des mains quand l’un de nous se blessait, prétendant faire disparaître la douleur. Par ces annexes comme la marche afghane ou le bénéfice de la respiration rapide et hachée, le Systema véhicule ce que je voulais fuir dans un art martial, toute forme d’ésotérisme irrationnel, fréquent dans les arts martiaux orientaux.
    Aspect utilitaire : La faible vitesse constante des mouvement et exercices, jamais pratiqués en vitesse réelle, me laisse très sceptique sur l’efficacité du Systema pour un pratiquant moyen. Cela dit je n’irais pas chatouiller Vasiliev, ni Wheeler que je trouve très esthétiques dans leur Systema. Ni mon ex-prof, qui a tout un vécu dans l’Aikido par ailleurs.

    • Bonjour Dom.

      Je suis désolé que tu aies eu ces expériences. Pratiquant moi-même en tant que élève et en tant que professeur je vois aussi très bien de quoi tu parles.

      Qu’il en soit conscient ou on, l’enseignant à un poids sur les épaules, une aura qui même malgré lui peut vite amener les gens à le suivre ou le croire quand bien même il peut être dans l’erreur. Cela n’est pas propre au Systema en soi, mais le fait qu’il existe cette approche spirituel (pour certains) de cet art martial peut effectivement accentuer cette sensation et donc ce malaise pour ceux qui sentent ce phénomène de gouroutisation et le refuse (et ils ont raisons je trouve ).

      En avais tu parler avec ton professeur ou avec les pratiquants concerné de cet aspect des choses ? Afin d’échanger vos points de vue et peut être dénoué ce problème ?

      Pour l’aspect magique et irrationnel, je comprends tout à fait tes propos, bien que de mon côté j’y crois (attention cela ne veut pas dire que je crois ton ancien instructeur qui affirmais pouvoir enlever la douleur par apposition des mains, le simple fait de l’affirmer comme si le faire marchais automatiquement est de base mauvais signe selon moi). Cependant tu t’épanouiras peut être plus dans un club ou auprès d’un enseignant qui a une approche beaucoup plus biomécanique et martial que sensitive ou subtil. Le Systema à de multiple facette.

      Enfin pour échanger avec toi sur ton dernier paragraphe, c’est effectivement une approche du martial résolument différente du fait de la lenteur, mais là aussi tu peux très bien demander en OFF a des pratiquants de différents « niveaux » quelques échanges amicaux pour justement voir ce que cela donne à vitesse réelle.
      La pratique du Systema durant les cours est faite pour apprendre, sentir et maitriser la subtilité du corps humain pour maximiser nos gestes dans le respect de ce que notre corps peu faire sans le moins de force ou tension inutile. C’est un chemin qui à mon sens est plus long mais plus juste car libère totalement notre potentiel interne dans des actions externe, ceci n’étant que mon avis personnel.

      En tout cas je serais ravi d’échanger avec toi si jamais tu le désire

      • je reformule une de mes dernières phrases qui est mal écrite :

        « La pratique du Systema durant les cours est faite pour apprendre, sentir et maitriser la subtilité du corps humain pour maximiser nos gestes dans le respect de ce que notre corps peu faire sans *la moindre* force ou tension inutile

    • Je rebondis sur ce post sincère et éclairé car je crois qu’il est inévitable d’en arriver là, et que traiter ces remarques par le silence reviennent à acquiescer.

      – aspect sectaire: oui, bien sûr, c’est inhérent à la pédagogie qui est basée sur l’execution en groupe d’exercices que l’on est pas censé comprendre. Sauf que l’on est très loin de la dépendance psychologique et des engagements financier d’une secte. Même si je n’apprécie pas tous les instructeurs ni les tentatives de « cross selling » de goodies, de théories ou de pratiques de « santé » douteuses, je n’ai senti aucune pression de type sectaire autre que la dynamique de tout groupe d’humains qui doivent bien manger à un moment ou à un autre. Je n’ai pas l’impression qu’il y ait non plus de sélection de profils vulnérables par exclusion des fortes têtes et potentiels réfractaires. Donc, vigilance, oui, mais pas de seuil d’alerte pour l’instant, il y a juste à prendre et à laisser.

      – aspect militariste: pas d’accord. Je n’ai pas de treillis, je n’ai jamais eu de réflexion à ce sujet, je n’ai jamais vu de vente de treillis non plus en stage et franchement, si ça devait commencer, ça serait par là. Je sens plus de pression pour m’habiller avec des équipements de marque dans n’importe quel autre sport, et je côtoie hélas, à mon su et probablement à mon insu, largement autant de gens d’extrème droite en dehors du systema que dedans, si c’est bien ce qui est entendu par « projection identitaire ». Quoi qu’il en soit le treillis ne fait pas le moine.

      – aspect magique et irrationnel: oui. Mais je distinguerais d’une part la « vérité » imposée, avec l’appui tacite du groupe, qui ne mérite que le mépris, et d’autre part l’exercice concret et sans danger dont chacun peut mesurer les bénéfices ou l’abscence de ceux-ci. La respiration n’est pas magique tout de même, on essaie, ça marche ou pas.

      – aspect utilitaire: désaccord complet. Déjà, ne m’étant pas battu depuis la cour d’école, je préfère encore les militaristes que les gens qui envisagent des « situations réelles » de combat de rue. Mais surtout, le fait de ne pas craindre physiquement la présence de l’autre, de se maîtriser dans la détente, d’écouter, de reconnaître ses émotions assez tôt pour ne pas se laisser submerger par elles m’ont assurément permis de désamorcer des conflits que, à défaut de pugilats, je considère comme des situations réelles.

      En conclusion, ces critiques sont parfaitement légitimes, je trouve important d’y répondre et avant cela, important qu’elles aient été publiées.

  4. Salut Dom !

    Merci beaucoup pour ton commentaire. Je comprends tout à fait ces impressions. Ce sont des questions qui m’ont déjà été posées, des réflexions qui ont déjà été soulevées.
    Difficile d’y répondre complètement puisque j’ai la chance de faire partie d’un club assez convivial et familial pour ne pas l’avoir totalement ressenti.

    Les garçons (merci Yoann et Xavier d’avoir répondu plus vite que moi ! :D ) sont plus expérimentés que moi, et ont déjà donné leurs impressions, alors je répondrais simplement que tout ceci doit surement dépendre du club, de ses fondateurs, de ses instructeurs, et de ses membres.

    Pour le coté spirituel, je sais que la liberté de cette pratique permet de se connecter à son corps, son esprit, et parfois, à travers les ressentis, à une impression quasi « irrationnelle », quasi « divine », et cela ne m’étonne qu’à moitié que certains en profite pour y mettre quelques doses d’ésotérisme détourné, pour glisser un coté mystique bien à la mode, et bien plus accrocheur …

    Personnellement, c’est ce que j’appelle La Magie.
    J’ai compris des choses sur moi même, j’ai eu des échanges difficiles à décrire, j’ai vécu des expériences profondément humaines et rares, et ça, c’est le petit coté difficile à expliquer, des moments qui sont simplement extra-ordinaires. Cette magie, on peut la retrouver au quotidien, sans qu’elle soit utilisée comme un vulgaire argument de vente.

    Merci infiniment pour ton intervention et ton partage, qui m’intéressent et me rassurent.
    En espérant te relire ;)

  5. Merci Globuline, Yoann et Xavier, d’avoir pris le temps de me lire, de me comprendre et de me répondre.
    A vous lire, en effet, je me dis qu’on n’a peut-être pas eu la même approche du Systema, de par le club et l’instructeur fréquenté. Dans ce que je lis chez Globuline, j’y vois, peut-être à tort, le Systema comme approche globale de gestion de soi et de l’autre, avec des exercices qu’on pourrait trouver ailleurs, comme dans des cours de théâtre par exemple. D’ailleurs, les vidéos de ce site sont quantitativement peu « guerrières » dans leur Systema, mais plus sur la gestion du froid, l’entretien du corps etc. Ce n’est qu’un ressenti à préciser peut-être.
    Quand je disais que je fuyais l’ésotérique, j’aurais du être plus précis. J’avais un a-priori positif vers l’aspect supposé « matérialiste » au sens de soviétique du Systema. Et mon attente était, ou est encore, en ce sens. Par exemple, voir des églises orthodoxes sur quelques vidéos ou sites internet me laisse songeur. Qu’est ce que la Foi orthodoxe vient faire avec le Systema ?
    Parlons de la marche afghane. Elle est souvent citée dans les milieux Systema, mais sans l’ombre d’une justification physiologique. Wikipedia y consacre une page relativement pauvre, contradictoire d ‘un paragraphe à l’autre et d’ailleurs contraire à la charte Wikipedia. J’attendrais du Systema qu’il ne valide pas des pratiques basée sur la confiance en elles à priori ou la « Foi », mais sur des résultats tangibles de tests physiologiques. Un bon truc bien matérialiste, quoi. Et puis un peu de place au doute et au scepticisme : ça se saurait si se mettre en apnée un temps sur 3 ou 4 permettait de mieux ventiler ses poumons et s’oxygéner. Il me semble que de nombreux compétiteurs, pratiquants de marche athletique, marathons, Iron man et consorts se jetteraient tous comme un seul homme sur cette technique si efficace. Or, à part nos sympathiques bergers afghans, et quelques animateurs de stages lucratifs, peu de monde semble suivre les conseils de ce bon Monsieur Stiegler.
    Xavier, Je ne parlais d’orientation politique, la plupart des gens de mon club sont plutôt de gauche me semble-t-il, mais il n’empêche que le côté « fétichiste » militaire, treillis, accessoires divers, rapport aux armes à feu et aux armes blanches est quand même assez présent. Ce n’est en rien une critique. Chacun aime ce qu’il veut. C’est juste un constat.
    Sur l’aspect ‘utilitaire’, j’ai du mal a comprendre ta première phrase. Par contre je te suis totalement sur la gestion du stress et le désamorçage du conflit. Je parlais juste de l’étape suivante, quand on en vient réellement au contact physique.
    Vous devez me trouver bien critique, mais qui aime bien châtie bien, et une partie de moi apprécie toujours le Systema et me chuchote d’y retourner, quand l’autre partie tire la main de l’autre côté.
    Amicalement, à vous trois.

    • Re-salut Dom,
      Merci encore une fois de ta réponse, c’est très plaisant !
      J’aime ta façon de voir et de nous l’expliquer. Encore une fois, je ne reviendrai que sur « ma partie » :
      « Dans ce que je lis chez Globuline, j’y vois, peut-être à tort, le Systema comme approche globale de gestion de soi et de l’autre, avec des exercices qu’on pourrait trouver ailleurs, comme dans des cours de théâtre par exemple »
      Non, tu as tout à fait raison ! Dans le Systema, on trouve ce dont on a besoin, et mon rapport aux autres et à moi-même était simplement ce que j’avais besoin d’y trouver.
      De plus, ma vision « bisounours », et mon écriture « théatrale » donnent un ton particulier à mon ressenti, pas toujours très cartésien, je l’avoue ! :D
      Tes doutes et ton scepticisme ne me choquent pas, ils te permettent de rester réaliste dans ce que tu attends, c’est très bien !
      Pour la partie spirituelle, elle n’est pas imposée dans la pratique, elle dépend de ses « fondateurs » (puisqu’il y a plusieurs origines) mais reste assez présente dans l’enseignement du Systema, comme elle l’est fondamentalement en Russie, peuple assez superstitieux de ce que j’en connais.
      J’aime ta façon de présenter ton avis tout en restant ouvert aux notres, et je te remercie pour cet échange enrichissant !
      A bientôt ;)

    • Pour Dom mais les autres aussi :
      « exécution en groupe d’exercices que l’on est pas censé comprendre »

      J’ai ensuite compris que tu parlais des exercices que tu appelles marche afghane.
      Déjà, j’aimerai dire qu’il n’y a pas d’exercices sans explications.
      Ce sont des enseignants qui ne les connaissent pas.
      D’autre part, cet exercice N’EST PAS pour mieux s’oxygéner…
      Mais il y a beaucoup à travailler, et souvent, vu que les gens ne font pas l’exercice, restent dans la zone de confort ou à peine moins, ça ne SERT À RIEN, en effet.

      L’imposition des mains que fait ton ancien instructeur, est ce que ça marche?
      Si il y a effet placebo, déjà ça fait quelque chose, mais en effet, ça fait un peu neuneu new age.
      Par contre s’il posait les bonnes questions, et observait attentivement, il aurait compris, et expliquerait à ses élèves que le mécanisme est de faire une « diversion » de sensations, de tromper les perceptions corporelles, comme « retirer une frappe ».
      C’est pas du tout un truc mystique auquel il faut croire, mais une manière qui si elle n’est pas bien faite, ça ne marche pas. Et j’ai souvent vu faire des gens qui ne savent pas ce qu’ils font,
      Quand on s’y exerce, déjà si on ne frappe pas assez bien pour qu’il y ait un effet dans le récepteur, autant se gratter le nez, c’est plus utile!
      Quand on a pris un choc, le corps garde une sensation comme si quelque chose continuait d’appuyer.
      Le coup de donner une petite frappe bien en surface, presque une fritte, va attirer l’attention de la personne et l’éveil de ses perceptions corporelles (prenez vraiment ça au sens littéral, pas d’ élucubration mystique, juste les sens tout ce qu’il y a de normal!!!).
      On agrippe légèrement la peau et on fait SENTIR comme si on retire une masse.
      On sait qu’on ne retire rien, mais la sensation corporelle doit s’en approcher.
      Car tout comme il n’y a pas de boule dans la partie mais un « bug » de persistance de la mémoire corporelle, on donne la sensation de la retirer.
      Comme l’un ni l’autre n’existent, on est juste dans le leurre des perceptions corporelles.
      Et le corps croyant qu’on a effectivement retiré quelque chose, comme la seule chose à retirer c’est cette « boule ou pression » ça diminue et peut même disparaitre.
      Il saut avoir senti dans son corps la part de douleur de l’impact que fait réellement le corps et celle créée par la peur et qui est bien plus importante.

      Malheureusement, ça prendrait encore beaucoup pour expliquer plus et comment chercher, et je ne vais pas faire un roman, déjà on avance vers le pavé.

      Beaucoup de vos interrogations viennent du très simple fait que les gens s’improvisent instructeurs et enseignent des choses qu’ils ont éventuellement vu en vrai, ou sur video.
      Et encore, des fois, ils ont vu faire quelqu’un qui lui même reproduit religieusement, sans avoir compris quoi que ce soit.

      Les instructeurs qui poussent comme des champignons alors qu’ils ne savent même pas expliquer la marche respiratoire ( qui celle faite par Vasiliev et Ryabko est différente de la vraie marche afghane, mais faut il savoir ce que c’est chacun…) ni pourquoi on commence par des petits nombres, jusqu’où il faut se pousser et pourquoi on redescend pour finir et pas partir sur autre chose directement.

      Et là quand on parle du 1er exercice et qu’ils ne savent même pas le faire, que frapper c’est mou et sans densité (détendu en systema c’est LOIN d’être MOU! c’est SANS TENSION EXCESSIVE!!! Sans SENSATION de forcer et pas sans force, etc…), ne pas savoir expliquer comment réceptionner les impacts de plus en plus importants, la récupération par la respiration, comment déstructurer (et des gens NON CONSENTANTS!) sans que l’autre ne soit mou comme un shamallow….
      Bref, on a une pléthore de gens qui enseignent le systema sans savoir ce que c’est, et pour reprendre l’expression de Martin Wheeler lors de son 2 stage à Paris:
      « Ne singez pas le systema, faites en!
      Est ce que vous voyez Vladimir se secouer comme un bout de caoutchouc?
      Faire des mouvements bizarres et inutiles?
      Non!
      Alors pourquoi on voit ça de plus en plus? »
      Ou Emmanuel Manolakakis en parlant d’une personne molle:
      « Don’t be a Spaggetti! »
      Ou Sonny Puzikas montrant ce qu’on voit de plus en plus de gens faire contre couteau (le spaggetti) et de dire que ça marche pas! que c’est de la merde!
      Kwan Lee, etc…

      Je me souviens du stage d’Andrichenkov qui s’énervait parce que les gens ne suivaient pas ses consignes et ça donnait des frappes ridicules.
      Et au stage certains en faisaient DEPUIS DES ANNÉES!

      Donc, peut être est ce les enseignants qui devraient apprendre avant de prétendre enseigner…
      D’avoir un papier d’instructeur, donné comme un bonbon à des gens n’étant pas capable de faire quoi que ce soit correctement, c’est là le plus grand problème dans le Systema.
      Et avoir un Xième dans d’Aikido ou quoi que ce soit n’a de sens que dans la discipline de départ. Si je suis instructeur de tir sportif, je ne vais pas enseigner le parachutisme… Pourquoi en arts martiaux les gens pensent autrement? Surtout avec le Systema dont la grande différence est le type de pédagogie.
      Mais les gens qui vont chercher le papier et enseignent en ne sachant pas grand chose sont soit des escrocs soit des benêts, et c’est une chance pour beaucoup que peu de gens venant des sports de combat ne viennent essayer de manière plus poussée.

      Parce qu’en Systema on apprend lentement, on perfectionne lentement, mais la PARAMÈTRE vitesse quand on fait bien s’exerce.
      Passer de lent à rapide sans progression, c’est croire qu’un pétard peut faire péter Nagasaki.

      Travailler avec un partenaire bienveillant n’est pas de tomber pour rien, ça développe l’illusion et non le systema.
      On doit être capable de faire sous pression, avec des gens qui résistent.

      Interrogez vos instructeurs, sur ce qu’on cherche dans l’exercice, quel est l’objectif.
      Si il ne sait pas… Eh bien il enseigne quelque chose qu’il ne comprend pas…
      Je vais enseigner la physique, mais je ne sais pas ce que c’est, je sais juste lire le cours et la réponse attendue aux exercices du livre? Et pas les étapes ni ce que ça signifie, juste la réponse!
      C’est pareil!

      Allez voir d’autres clubs que le votre (et pas de la même fillière sinon ça ne sert à rien!) et observez, essayez.
      Ne coopérez pas mais dites au partenaire ce que vous sentez qui ne fonctionne pas (faut il qu’on vous ait expliqué comment ça fonctionne!)
      Si il y a un stage, pas forcément uniquement ceux que votre enseignant ou fillière organise, allez voir!
      Et ne travaillez pas en consanguinité seulement avec ceux que vous connaissez, JUSTEMENT, lors des stages c’est l’occasion et même le 2e intérêt en plus de l’enseignant que d’avoir des partenaires inhabituels.

      Bref, cette liberté dont beaucoup parlent, exercez la!

      Cordialement.

  6. Très belle chronique… Passionnante même.. Pleins de ressentis magnifiquement détaillés.. J’me suis lancé à « te » lire par hasard,c’est touchant, réel, et nsns retrouvons ts à un moment où un autre ds tes chroniques…. Tu as une belle plume, sincère et surtout très « Actuelle »…. Continues Globuline… Samy

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