La respiration consciente

La respiration consciente

par Yoann Congiu

Respirer en conscience est une bonne chose, habiter cette conscience dans l’ensemble de notre corps et de notre être c’est encore mieux !
Les cycles de respirations peuvent être comparés au temps qui s’écoule, ainsi qu’aux flux et reflux de l’océan sur le rivage.
L’apnée inconsciente provoque l’arrêt de ce temps dans notre mécanisme subtil et interne.

Respirer en conscience et présence en notre corps permet de ne pas rompre le flot normalement continu de cette ligne de temps. Si l’on est agressé et que l’on entre inconsciemment en apnée, nous nous arrêtons alors que notre opposant lui, continue à avancer.
Si nous sommes à la fois présent, décontractés et en paix en notre corps, cette respiration consciente peux alors pleinement voyager en nous et apporter ses bienfaits dans la moindre de nos fibres. Par cette respiration se dégagera un flux et reflux, une expansion puis une diminution, semblable à celle de notre ventre et cage thoracique lorsque l’on respire. Celle-ci se répercutera dans l’ensemble des muscles du corps de manière interne, invisible à l’œil nu. De ce fait, même sans bouger, notre corps restera malgré tout en mouvement, ce qui permet de ne jamais commencer un geste à partir d’un point zéro.
Cette association présence/respiration vous rendra de plus beaucoup plus dense dans votre corps, de sorte à ce que les saisies, clefs ou coups pénètrent moins en vous. Si votre corps est plein de votre conscience, il n’y a plus de place pour faire entrer les intrusions extérieures.

Hormis l’aspect bénéfique que cela apporte à notre aspect physique, c’est également un excellent moyen de gérer notre mental et notre émotionnel.  Lorsqu’une chose nous surprend, que l’on est fasciné ou effrayé, notre souffle se coupe et le trop plein d’émotion vécue ne s’évacue plus. Prendre conscience de ces apnées et les réparer par la respiration consciente permet presque immédiatement de redescendre sur terre et retrouver ses pleines facultés.
L’apnée n’est pas pour autant à rejeter. Elle n’est handicapante que si elle est inconsciente. Par exemple, dans le cadre d’un automassage, elle peut servir de sas, d’une soupape, dans laquelle on vient accumuler au maximum l’intention de soulager ou détendre la zone tendue / douloureuse. Une expiration profonde et relâchée pourra alors  permettre de libérer d’un coup cette soupape.

Les applications peuvent être nombreuses avec un peu d’imagination. On peut s’amuser à faire quelques rapprochements :
– Les écrivains ou artistes en général ne cherche-t-il pas « l’inspiration » ? Faire entrer l’air dans notre corps signifie plus qu’entretenir nos fonctions vitale, nous faisons entrer en nous l’énergie même de la vie, le souffle divin et créateur.
– On dit souvent que l’on quitte cette terre dans un dernier souffle ou « expiration ». Chacune de nos expirations représente une fin de cycle avant un renouveau promis par la prochaine inspire. Il ne s’agit alors plus de mourir mais de renaitre, pour ça il faut accepter de laisser partir.
– On parle souvent également d’avoir le souffle coupé (« apnée »), par la beauté d’un paysage ou tout au contraire par la vue d’un danger imminent. Pour en revenir à l’image du début de cet article, ne s’agirait-il pas là de vouloir stopper le temps à l’intérieur de soi dans l’espoir de vouloir profiter indéfiniment de ce que nous vivons ? Ou par espoir de retarder ce qui va nous arriver dans le cas du danger.

Il ne s’agit là que d’une brève introduction de l’influence de la respiration consciente sur nous. Apprendre à l’utiliser comme un outil physique, utile et précieux, ou même comme un outil spirituel est à la portée de chacun. En attendant nos autres articles ou vidéo plus complet sur le sujet, N’hésitez pas à suivre et vous imprégner des pratiques existantes pour vous donner des bases solides, telles que le propose par exemple le Systema ;) .

Que le souffle soit avec vous !